Au-delà du JugementJe ne l'ai jamais été, disons que je ne suis pas né ainsi. Peut-être que je ne m'en souviens plus... Et si vous pensez m'ôter tout ce qu'il me reste, alors vous n'aurez rien. Car on dit souvent que je suis "rien" avec mes problèmes et mon fardeau durable.Je porte en moi ma plaignitude et mon déshonneur sur mon visage, un visage qui a plus de couleur que d’imagination.Comment vous dire que je ne suis peut-être pas fou ? Comment vous dire que, peut-être, c'est moi qui suis en avance et toi qui es en retard ?Mais n'empêche que vous me jetez des mots insensés à la figure, vous me regardez avec honte et mépris... Oui, n’empêche que je ris.Est-ce que parfois je pleure la misère ? Cela reste à découvrir. Je joue avec mon âme, je parle avec rien, car c’est un ami avec qui je ne m’entends pas bien. On s’engueule, on se brise, on se pousse au bout... Je pense que je l’ai toujours été.Si mes amis me tuent de l’extérieur, et les vôtres ? J’imagine même de l’intérieur aussi.Vous savez pourquoi je vous tutoie et vous vouvoie en même temps ? Parce que je veux garder l’équilibre entre la façon dont je te vois et le manque de respect.Ne me jugez pas ! Je suis fou ! J'ai le droit, comme vous avez le droit de dire du mal de moi. Ai-je perdu mes droits ? Ne répondez pas...Je n’ai aucune limite, la profondeur, c’est moi. Plonger dans moi-même, je deviens plus sage que lorsque vous vous taisez.Si je me lève, quelqu’un va se reculer. Et qui ne se recule pas devant un fou qui discute et prend pour ami un arrogant qui ne se contrôle pas ?Toi qui recules quand tu me vois, toi qui passes loin de moi, toi qui es toujours raisonnable, qui va au travail et qui ne mange pas de morceaux infects, qui pense à arranger les choses, qui ne fuit pas, qui ne disparaît pas, qui ne veut pas faire de la peine…Vous mentez encore et encore ! Un menteur peut passer pour un fou, mais un fou ne passe jamais pour un menteur.Je vois, vous, les humains, vous êtes des animaux en évolution. Pourquoi ridiculiser ? Pourquoi rabaisser un être ou quelque chose sans défense ?Je me défoule sur la rage, mais vous contrôlez votre colère. Je dis tout ce qui me vient à l’esprit, mais vous maîtrisez vos mots.Je pars sans me retourner, mais vous faites des allers-retours, et c’est sur moi que vous jetez vos frustrations. C’est de moi que vous êtes jaloux.Doucher-vous comme vous voulez, mais vous êtes sales.Qui m’a appris à dire tous ces mots ? Mon cerveau ! Je l’ai connu depuis que je suis petit, et il ne vaut pas mieux que moi.Égoïste ! La rage et tout ce qui n’a jamais été expulsé de moi peuvent causer ta mort, car la rage que je nourris et l’indifférence que je ressens ne font pas de moi un fou, mais un guerrier.Qui connaît ma peine ? Ma souffrance ? Reconnaît-tu la chance que tu as ?Le pire châtiment, c’est le résultat que l’on attend de vous, le plaisir qu’on doit aux inconnus de la vie.Pourquoi ne pas vous juger ? Pourquoi vous accepter comme vous êtes ? On te demande ce que tu n’arrives pas à donner.Je ne vous souhaite pas une vie comme la mienne, mais autant d’effort n’en vaut pas la peine. Car vous, les "justes", vous critiquez tout, même les fautes d’orthographe écrites par un fou.Et si je n'étais pas fou, je vivrais comme tel. Et si demain je ne suis plus fou, je ferai en sorte de redevenir ce que je suis...
LUIGIE
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