Tu sais, j’ai hurlé ton nom dans le vide Le cœur en larmes, l’esprit livide Abattue, j’ai pris les coups Les mots tranchants, les regards flous Penser... ou ne plus penser Juste pour ne plus t’imaginer Ne plus attendre que tu reviennes Dans mon monde où plus rien ne m’enchaîne Ce monde noir, sans foi, sans loi Où je ne veux plus croire en toi Mais t’avais rien dit, rien promis Juste toi, là, assis sur mon lit J’savais pas quoi dire Mais j’voulais te bannir Te hurler dehors, crier ma peine Mais rien ne sortait, rien de cette haine Mes gestes figés, ma voix coupée Et mes mains tremblaient sans s’arrêter "Pourquoi t’es là ? Tu devais pas." C’est tout ce que j’ai murmuré, tout bas Tu sais, je ne lui ai pas ouvert Je l’ai laissé seul dans cet enfer Là où il m’avait abandonnée Je crois que j’ai voulu oublier A-t-il menti ? M’a-t-il perdue ?- trahie ? Je sais juste que je t’ai bloqué Mais dans ma tête, t’étais resté Oh putain, t’étais réel Ma douleur, mon manque éternel Et c’est là...
Bâton en main, lunettes aux yeux Sous la pluie, je marchais lentement Un loup pensant, solitaire et silencieux Fuyant à pied l’écho du temps L’odeur montait, venue de la terre Un parfum brut, profond, amer Madame ! Et mon cœur s’est figé Besoin d’aide? Et ma vie s’est envolée La nature parlait, douce et claire Mais je croyais être sourde à la lumière Ose-t-il me frôler ? Quelle étrange vibration… Ma bouche tremble, crache des imprécations Mon innocence tombée, mon cœur dissimulé J’essaie de voir, de comprendre, de recoller Mais déjà, c’est trop tard Son rire m’enchaîne, comme un poignard Je suffoque. Son parfum si doux fait pleurer les fleurs Je croyais être aveugle c’est la peur Qui, une fois encore, a pris le pouvoir Mais dans un dernier sursaut de bravoure J’ai regardé le paradis fuir sans détour Le cœur en ruine, j’ai osé sourire Et oui… c’était lui L’homme au manteau bleu « Il est gentil », murmura un enfant. ...